vendredi 2 avril 2021

ET VOUS TROUVEZ CELA DROLE ?

 

ET VOUS TROUVEZ CELA DROLE ?



Jean de La Fontaine Fable L'AVANTAGE DE LA SCIENCE

 Jean de La Fontaine 

Fable





 L'AVANTAGE DE LA SCIENCE


            Entre deux Bourgeois d'une Ville
            S'émut jadis un différend.
            L'un était pauvre, mais habile,
            L'autre riche, mais ignorant.
            Celui-ci sur son concurrent
            Voulait emporter l'avantage :
            Prétendait que tout homme sage
            Était tenu de l'honorer.
C'était tout homme sot ; car pourquoi révérer
            Des biens dépourvus de mérite ?
            La raison m'en semble petite.
            Mon ami, disait-il souvent
                              Au savant,
            Vous vous croyez considérable ; 
            Mais, dites-moi, tenez-vous table ? 
Que sert à vos pareils de lire incessamment ? 
Ils sont toujours logés à la troisième chambre,
Vêtus au mois de Juin comme au mois de décembre,
Ayant pour tout Laquais leur ombre seulement.
            La République a bien affaire
            De gens qui ne dépensent rien :
            Je ne sais d'homme nécessaire
Que celui dont le luxe épand beaucoup de bien.
Nous en usons, Dieu sait : notre plaisir occupe
L'artisan, le vendeur, celui qui fait la jupe,
Et celle qui la porte, et vous, qui dédiez
            À Messieurs les gens de finance
            De méchants livres bien payés.
            Ces mots remplis d'impertinence
            Eurent le sort qu'ils méritaient.
L'homme lettré se tut, il avait trop à dire.
La guerre le vengea bien mieux qu'une satire.
Mars détruisit le lieu que nos gens habitaient.
            L'un et l'autre quitta sa ville.
            L'ignorant resta sans asile ;
            Il reçut partout des mépris :
L'autre reçut partout quelque faveur nouvelle.
            Cela décida leur querelle.
Laissez dire les sots ; le savoir a son prix.

Morale :
Laissez dire les sots ; le savoir a son prix.
Charlatans, faiseurs d'horoscope,
Quittez les Cours des Princes de l'Europe ;

Le Chat par Philippe Geluck

 

Le Chat par Philippe Geluck 

C'est comme il a dit lui !

Le Dicton du jour. Charlie Hebdo- Charb

 Le Dicton du jour.

Charlie Hebdo- Charb

jeudi 1 avril 2021

JEAN DE LA FONTAINE FABLE L'ASTROLOGUE QUI SE LAISSE TOMBER DANS UN PUITS

 

Jean de La Fontaine
Fable 

L'ASTROLOGUE QUI SE LAISSE TOMBER DANS UN PUITS 

 

        Un Astrologue un jour se laissa choir
        Au fond d'un puits. On lui dit : Pauvre bête,
        Tandis qu'à peine à tes pieds tu peux voir,
        Penses-tu lire au-dessus de ta tête ?

Cette aventure en soi, sans aller plus avant,
Peut servir de leçon à la plupart des hommes.
Parmi ce que de gens sur la terre nous sommes,
            Il en est peu qui fort souvent
            Ne se plaisent d'entendre dire
Qu'au Livre du Destin les mortels peuvent lire.
Mais ce Livre qu'Homère et les siens ont chanté,
Qu'est-ce, que le hasard parmi l'Antiquité,
            Et parmi nous la Providence ?
        Or du hasard il n'est point de science  :
            S'il en était, on aurait tort
De l'appeler hasard, ni fortune, ni sort,
            Toutes choses très incertaines.
            Quant aux volontés souveraines
De celui qui fait tout, et rien qu'avec dessein,
Qui les sait, que lui seul ? Comment lire en son sein ?
Aurait-il imprimé sur le front des étoiles
Ce que la nuit des temps enferme dans ses voiles ?
A quelle utilité ? Pour exercer l'esprit
De ceux qui de la sphère et du globe ont écrit ?
Pour nous faire éviter des maux inévitables ?
Nous rendre dans les biens de plaisir incapables ?
Et causant du dégoût pour ces biens prévenus ,
Les convertir en maux devant qu'ils soient venus ?
C'est erreur, ou plutôt c'est crime de le croire.
Le firmament se meut ; les astres font leur cours,
            Le soleil nous luit tous les jours,
Tous les jours sa clarté succède à l'ombre noire,
Sans que nous en puissions autre chose inférer
Que la nécessité de luire et d'éclairer,
D'amener les saisons, de mûrir les semences,
De verser sur les corps certaines influences.
Du reste, en quoi répond au sort toujours divers
Ce train toujours égal dont marche l'univers ?
            Charlatans, faiseurs d'horoscope,
        Quittez les Cours des Princes de l'Europe ;
Emmenez avec vous les souffleurs tout d'un temps.
Vous ne méritez pas plus de foi que ces gens.
Je m'emporte un peu trop ; revenons à l'histoire
De ce Spéculateur  qui fut contraint de boire.
Outre la vanité de son art mensonger,
C'est l'image de ceux qui bâillent  aux chimères
            Cependant qu'ils sont en danger,
            Soit pour eux, soit pour leurs affaires.

MoralePas de morale exprimée dans cette fable qui est une satire contre l'astrologie : Charlatans, faiseurs         

 

 


Extraits de Brèves de comptoir

 Mémoires de comptoir

Extraits de Brèves de comptoir …
Poésies de zinc
Mémoires de comptoir
Le dernier pour la route.




Extraits de Brèves de comptoir
Le grand café des brèves de comptoir

ET VOUS TROUVEZ CELA DROLE ?

 

ET VOUS TROUVEZ CELA DROLE ?




mercredi 31 mars 2021

Jean de La Fontaine Fable L'Araignée et l'Hirondelle

Jean de La Fontaine 

Fable 





 L'Araignée et l'Hirondelle

Ô Jupiter, qui sus de ton cerveau,
Par un secret d’accouchement nouveau,
Tirer Pallas  , jadis mon ennemie,
Entends ma plainte une fois en ta vie.
Progné  me vient enlever les morceaux
Caracolant, frisant l’air et les eaux
Elle me prend mes mouches à ma porte
Miennes je puis les dire ; et mon réseau
En serait plein sans ce maudit Oiseau ;
Je l’ai tissu  de matière assez forte.
      Ainsi, d’un discours insolent,
Se plaignait l’Araignée autrefois tapissière,
      Et qui, lors étant filandière,
Prétendait enlacer tout insecte volant.
La sœur de Philomèle , attentive à sa proie,
Malgré le bestion  happait mouches dans l’air,
Pour ses petits, pour elle, impitoyable joie,
Que ses enfants gloutons, d’un bec toujours ouvert,
D’un ton demi-formé, bégayante couvée,
Demandaient par des cris encor mal entendus.
      La pauvre Aragne n’ayant plus
Que la tête et les pieds, artisans superflus,
      Se vit elle-même enlevée.
L’Hirondelle en passant emporta toile, et tout,
      Et l’animal pendant au bout,
Jupin pour chaque état  mit deux tables au monde.
L’adroit, le vigilant, et le fort sont assis
      À la première ; et les petits
      Mangent leur reste à la seconde.

ET VOUS TROUVEZ CELA DROLE ?

 

ET VOUS TROUVEZ CELA DROLE ?
P Geluck

mardi 30 mars 2021

 Jean de La Fontaine .
Fable .



Les animaux malades de la peste .



Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre
La Peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom)
Capable d’enrichir en un jour l’Achéron,
           Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
           On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
           Nul mets n'excitait leur envie ;
           Ni Loups ni Renards n'épiaient
           La douce et l'innocente proie.
           Les Tourterelles se fuyaient ;
           Plus d'amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
           Je crois que le Ciel a permis
           Pour nos péchés cette infortune ;
           Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
           On fait de pareils dévouements : 
Ne nous flattons  donc point ; voyons sans indulgence
           L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
           J'ai dévoré force moutons ;
           Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense  :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
                                 Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi 
Car on doit souhaiter selon toute justice
           Que le plus coupable périsse.
Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce.
Est-ce un péché ? Non non. Vous leur fîtes, Seigneur,
           En les croquant beaucoup d'honneur;
           Et quant au Berger, l'on peut dire
           Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
           Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
           On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances I


Morale :

Selon que vous serez puissant ou misérable
Les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir

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