Distillerie  : Tobermory / Ledaig, perle des Hébrides Cas rare en Écosse, la  distillerie de Tobermory élabore deux single malts complètement   différents : l'un qui porte le même nom, élégant et floral dans ses  versions les plus répandues, et l'autre, appelé Ledaig, au caractère  nettement plus tourbé et puissant. Une singularité qui est   loin d'être la seule...
Mul, hors  des sentiers battus Mull a beau être une des plus grandes îles des  Hébrides Intérieures, c'est l'une des moins peuplées et son accès n'a  rien de facile.   Pourtant, ses paysages sont d'un romantisme qui ne laisse personne  indifférent, et la ville même de Tobermory, capitale de l'île, possède  un rare charme provincial. D'autant que, dans les environs,   beaucoup de sites méritent la visite, avec les colonnes basaltiques de  Staffa qui inspirèrent Mendelsohnn pour écrire Fingal's Cave, ou l'île  de Iona, sanctuaire de St Colomban, un des saints les   plus vénérés d'Écosse.
Autrefois, Mull était davantage peuplée, et les agriculteurs y  produisaient beaucoup d'orge... et donc de whisky. Un rapport du 17ème  siècle estime même qu'un quart de la production
d'orge y est consacré à la distillation ! Et l'un des petits ports de  Mull ne s'appelle-t-il pas Uisken... ce qui ne peut que faire penser à  l'Uisque Beatha, nom gaélique du whisky. Mais l'île a   connu au 18ème siècle une importante dépopulation, due à l'expulsion  des fermiers, et n'a jamais retrouvé sa richesse d'antan.
      
Une existence tourmentée Des nombreuses distilleries "clandestines" de  Mull, Tobermory est la seule à être encore en activité. Elle a été  créée en 1795 par John Sinclair, un prospère négociant en   varech qui disposait de la flottille nécessaire pour amener l'orge et  le charbon nécessaires au fonctionnement de la distillerie. Mais  l'éloignement de l'île, voire de la distillerie elle-même,   située tout au nord de Mull, n'allait pas faciliter la vie de la  distillerie, et, au 19ème comme au 20ème siècle, elle va connaître de  nombreuses décennies de fermeture. Telle le phénix, elle   reviendra toujours à la vie, et les feux de ses alambics au très haut  col seront toujours rallumés. Après bien d'autres propriétaires, c'est  Burn Stewart qui lui a donné une nouvelle chance en   1995, redémarrant la production et mettant de l'ordre dans les  appellations.
Deux visages Car Tobermory s'est aussi appelée Ledaig (comme la ville  d'ailleurs), et les deux marques ont été utilisées d'une façon parfois  un peu confuse.
   
Aujourd'hui, les choses sont claires : Ledaig est réservée aux  whiskies tourbés (élaborés avec des malts en provenance de Port Ellen,  sur Islay) et Tobermory aux malts non tourbés, caractérisés par   leur finesse et leur élégance. Pour les amateurs de rareté, Tobermory a  la chance de posséder des stocks encore importants remontant à plus de  trente ans d'âge et qui sont aujourd'hui   commercialisés. Longtemps méconnu même des meilleurs spécialistes,  Tobermory offre de riches et puissantes sensations aromatiques, d'un  malt particulièrement inclassable, mais qui ne peut laisser   personne indifférent.
        L' abus d' alcool nuit à la santé